Une étude co-réalisée par l’Office européen des brevets (OEB) et plusieurs chercheurs classe la France 13e pays d’Europe en matière d’égalité des genres dans l’innovation en 2019.
Cette étude publiée en novembre 2022 et intitulée « Représentation des femmes dans les activités inventives : conclusions tirées des données statistiques de l’OEB » (en anglais « Women’s participation in inventive activity: Evidence from EPO data ») s’est donné pour objectif d’analyse la part de femmes au sein des 38 États ayant signés la Convention sur le brevet européen (CBE) ayant déposé une ou des demandes de brevets européens entre 1978 et 2019. En se basant sur les noms mentionnés sur les demandes à l’OEB, l’étude met en évidence la présence des femmes inventrices selon différents critères : pays, périodes, domaines technologiques et profils.
L’objectif de cette étude est d’« apporter un nouvel éclairage sur la contribution des femmes à l’innovation technologique et sur les lacunes à combler pour exploiter pleinement le potentiel des femmes inventrices en Europe », selon les mots d’António Campinos, président de l’OEB.
Car si la contribution des femmes à la science et aux technologies n’a augmenté de manière continue ces dernières décennies, la parité entre les genres n’est toujours pas atteinte, et en particulier dans le secteur de l’innovation. L’étude indique en effet qu’en 2019, les femmes ne représentent encore que 13,2 % des inventeurs déposant des demandes de brevet en Europe. Si ce chiffre est supérieur à celui du Japon (9,5 %), il reste plus bas que dans de nombreux pays comme les États-Unis (15 %), la Chine (26,3 %) ou la Corée du Sud (28,3 %).
En Europe, le top 5 des pays au taux d’inventrices le plus élevé sont la Lettonie (30,6 %), le Portugal (26,8 %), la Croatie (25,8 %), l’Espagne (23,2 %) et la Lituanie (21,4 %), tandis que les pays les plus en retard sont l’Allemagne (10 %), le Luxembourg (10 %), le Liechtenstein (9.6 %) et l’Autriche (8 %).
La France se classe quant à elle à la 13e place : un inventeur sur six est une inventrice, et 16,6 % des demandes de brevets comptent une femme dans l’équipe inventrice.
En termes de domaine technologique, la chimie est la discipline au taux d’inventrices le plus élevé entre 2010 et 2019 (22,4 %), tandis que le génie mécanique affiche le taux le plus faible (5,2 %).
Ainsi, si cette étude et les chiffres qui en découlent montrent une évolution positive de la représentation des femmes dans l’innovation scientifique et technologique ces 50 dernières années, elles restent bien en-dessous de celle des hommes et les différences liées au genre sont une réalité qui se fait encore extrêmement ressentir. En France en particulier, il reste du chemin à faire avant d’atteindre l’égalité des genres dans ce domaine.
L’étude complète de l’OEB (en anglais) et sa synthèse (en français) sont consultables sur ce lien.
